Nos vœux 2024. De l’intelligence plus ou moins artificielle

Cette année, nous avons décidé de nous amuser avec l’intelligence artificielle générative en explorant quelques-unes de ses capacités (et limites) pour en parler avec vous. L’idée : que l’IA nous propose une carte de vœux qui soit la synthèse de nos 13 cartes de vœux précédentes.

Vous pouvez voir le résultat final ci-dessous.
Mais comme souvent avec les nouvelles technologies émergentes, le processus est bien plus intéressant que le résultat lui-même. On vous raconte tout dans cet article rédigé par des esprits 100% humains.

Étape 1 : faire décrire toutes les cartes de vœux par ChatGPT

Pour mener à bien ce projet, il nous faut utiliser plusieurs outils. On commence par demander à ChatGPT de synthétiser chacune de nos 13 cartes de vœux précédentes ci-dessous. Le processus n’est pas compliqué (juste long) et si vous ne savez pas comment faire, venez faire une formation IA avec Cyril.

Le résultat est assez intéressant. On obtient de beaux textes descriptifs qui mélangent des évidences (“en bas à droit un logo qui semble être celui de la société”) avec des éléments d’analyse plus poussés, presque poétiques (“La carte joue avec les notions de temps, mélangeant le passé littéraire et l’avenir numérique, et semble souhaiter de manière créative une année remplie de curiosité et de découvertes dans le digital pour 2012”). C’est beau la magie du génératif.

Ceci dit, la critique, même constructive, est complètement absente du répertoire de ChatGPT. Toute analyse qui tente de synthétiser l’objet sera forcément positive. Le politiquement correct poussé à son paroxysme.

Étape 2 : La synthèse des synthèses

Nous obtenons un document composé de 13 analyses de cartes de vœux. Nous demandons alors à ChatGPT de nous synthétiser ce document.
C’est le moment où il va falloir « guider » un peu l’outil. Lui demander d’organiser sa pensée. De laisser tomber les choses inutiles qu’il a identifiées pour se concentrer sur les thèmes, les ressentis, l’aspect visuel de la synthèse. Et lui ajouter un contexte historique de l’entreprise.

Au bout de quelques essais et compilations manuelles, nous obtenons une description qui nous satisfait :

Les cartes de vœux de Curiouser à travers les années mettent en avant l'innovation, la curiosité, et la transformation.

Au début de l’histoire de l’entreprise, entre 2010 et 2017, les cartes de vœux se référaient fortement au champ d’expertise de l’entreprise, à savoir la communication et la stratégie digitale, avec toujours un focus appuyé autour de l’humain : les usages des technologies et la culture numérique.

Les offres de la société ayant évolué à partir de 2017 vers des projets plus généraux de transformation, à dimension numérique ou parfois sans dimension numérique, les cartes de vœux traduisent cette transformation de la société. Elles mettent ainsi en lumière les nouvelles expertises de l’entreprise : l’accompagnement au changement, dans les nouvelles manières d’innover, de manager et de travailler dans les entreprises, notamment avec le prisme du collaboratif, de l’intelligence collective et du coaching. L’idée est aussi de présenter l’entreprise comme un collectif qui en se transformant fait aussi bouger les lignes dans la société, et peut avoir un impact social positif.

Ces cartes de vœux ont aussi de nombreuses choses en commun : elles soulignent le goût de l’entreprise pour les univers visuellement rétro - avec des illustrations classiques telles que les gravures d’Alice aux pays des merveilles,  l’environnement “cabinet de curiosités”, le cyberpunk et  la pop culture.Certaines mettent en avant la propension de l’entreprise à modéliser des processus complexes : sous forme de schéma, de logigramme ou de diagramme décisionnel.
Sur le fond, les valeurs mobilisées restent peu ou prou les mêmes au fil des années : la réflexion couplée à de l’expérimentation, la curiosité, la quête de sens, la passion de la découverte, le test and learn, le fun, le fait de faire vivre une expérience, et une petite dose d’humour.

Étape 3 : la transformation en prompt graphique

Il faut maintenant transformer cette longue synthèse en prompt utilisable pour générer une image. Comme pour la synthèse de document, nous allons forcer l’outil à devenir plus concis, plus précis, et à abandonner les éléments qui ne nous intéressent pas. Par ailleurs, nous allons passer directement en anglais, mieux compris par les IA gen graphiques.

Le résultat ressemble à peu près à ça :

Create an imaginative greeting card visual with a double exposure illustration blending a classic Alice in Wonderland image with modern digital elements like circuit patterns or digital icons, representing the melding of tradition and innovation. The main text will read: « Into the Infinite Curiosity 2024 – Dare the unknown, create the unthought. » The typography will combine classic styles for Alice and modern digital fonts for the rest, emphasizing evolution and synergy.

Étape 4 : faire créer le visuel final

C’est le moment tant attendu : tester ce prompt sur des IA gen spécialisée en image.
Les premiers retours nous permettent de voir la qualité des références et de prise de risque des chacun de ces outils. Mais les résultats n’étaient pas encore assez qualitatifs pour nous.

Stable Diffusion:

Avec DALL·E 2 :

Avec Midjourney :

Avec DALL·E 3 :

Étape 5 : s’investir

Vu les résultats mitigés, nous avons retravaillé le prompt pour qu’il soit davantage représentatif de ce qu’on voulait raconter pour 2024 – tout en gardant la Curiouser-touch qui nous plaisait beaucoup. Voici les résultats, après un peu de travail sur le prompt :

Beaucoup d’excellentes idées qui correspondent beaucoup à notre ambiance et notre vision de la transformation culturelle et numérique des entreprises.
Face à toutes ces visions, nous avons choisi le visuel ci-dessous qui combine collaboratif, innovation et transformation durable.

Étape 6: nettoyage d’hallucinations

Notre image était bien entendu bourrée d’hallucinations, les erreurs de génération de l’IA. Ces hallucinations sont d’ailleurs l’un des aspects les plus poétiques (mais aussi dangereux) de l’IA générative. Mais bon, on n’a pas envie d’avoir une Alice avec un profil de sorcière ni un robot avec des doigts-spaghettis.

Un tour par l’IA d’Adobe, Firefly, a permis de résoudre certains problèmes mais sans être très fin. Aussi des dernières modifications manuelles sur Photoshop ont permis d’ôter le plus moche et d’ajouter des textes proprement. Et voilà !

Conclusion : entre création originale et perte de temps

L’expérimentation a été l’occasion de confirmer plusieurs choses fondamentales sur l’utilisation concrète de l’IA gen :

1. C’est facile. On le sait pourtant. Mais n’importe qui peut jouer avec une IA générative et se prendre pour un grand designer, écrivain, formateur, consultant, etc,. mais…
2. C’est idiot. Sans un objectif précis, les résultats obtenus par une IA gen sont à côté de la plaque et souvent d’une platitude extrême (selon l’expression parlante : garbage in, garbage out). Il lui faut l’intervention humaine pour commencer à être originale et…
3. C’est génial. Les résultats de l’IA peuvent être inattendus et incroyables (quand on aime l’inattendu). Ainsi l’univers généré pour Curiouser est très intéressant et donne envie d’être exploré plus en détail (en tout cas, par nous !).

Un bien bel outil que l’on va réserver à des usages créatifs sans enjeux (car utiliser un tel outil pour des fonctions stratégiques serait juste irresponsable)…et notamment celui de vous souhaiter une EXCELLENTE ANNÉE 2024 !

Cyril & Maud

PS : en passant, si vous voulez organiser un atelier discussion-découverte de l’IA générative avec votre équipe, contactez-nous