Comment insuffler, à distance et dans un contexte de fusion, un nouvel état d’esprit à une nouvelle direction des ressources humaines ?
Cette question nous a été posée il y a quelques mois par Sylvie Mensa et Pauline Frouin de l’agence Zcomme, qui accompagne la nouvelle mutuelle Aésio dans la construction de sa marque-employeur.
Grâce à Aurore Moreno, Responsable marketing RH et Catherine Pasteur, Marketeur RH chez Aésio, nous avons eu le feu vert pour lancer à la rentrée 2020 « Destination Demain », une démarche collaborative inspirée de l’appreciative inquiry.
Pendant plusieurs semaines, la Direction des Richesses Humaines d’Aésio a expérimenté l’intelligence collective à distance : dans un environnement Microsoft (Teams et Sharepoint), plus de 80 participants ont vécu une expérience conviviale, basée sur la rencontre, le partage et la coconstruction, avec comme fil rouge narratif l’exploration spatiale vers un « futur désirable ».
En parallèle du design de « Destination Demain », nous avons également formé et accompagné 12 facilitateurs volontaires en interne, les « FA2D ». C’est cette équipe motivée et enthousiaste qui a animé la majorité des ateliers, tandis que nous assurions la coordination et le coaching du groupe.
Résultats : une vingtaine de projets coconstruits par les participants, et de nombreux collaborateurs engagés à les réaliser. Mais aussi, une vraie montée en compétence sur les outils de travail à distance. Enfin, un premier vécu de l’intelligence collective, avec une envie de pérenniser le collaboratif et une appropriation durable des nouvelles façons de travailler.
Retour sur cette grande aventure humaine avec Aurore Moreno et Catherine Pasteur d’AÉSIO mutuelle, et Sylvie Mensa et Pauline Frouin de l’agence Zcomme.
Nous avons été appelés pour « créer un déclic », qu’aviez-vous en tête au tout début ? Quelles étaient vos attentes ?
Aurore : marquer la naissance de notre nouvelle mutuelle en ayant une DRH forte pour avoir une marque employeur forte, c’était l’idée de départ. Nous sommes une DRH avec plus de 100 personnes réparties sur toute la France. Depuis le confinement, on s’était recentrés sur nos propres entités, les décisions étaient propres à chacune de ces entités, on ne partageait pas. Le déclic, c’était de créer une expérience commune dont on allait être fier et qui disait, voilà, on est la DRH.
Sylvie & Pauline : il y avait un contexte de fusion, anxiogène. Il y avait toute cette confusion autour du Covid. On s’est dit : cela va forcément impacter la démarche de la marque employeur, et impacter les collaborateurs de la DRH qui se trouvaient en première ligne de la fusion…Nous nous sommes dit que nous devions donc proposer quelque chose qui insuffle un nouvel état d’esprit commun, qui dynamise et donne du sens… Nous avons alors pensé à solliciter Curiouser, pour imaginer ensemble ce nouveau déclic.
Nous avons conçu « Destination Demain », une première démarche d’intelligence collective pour la DRH. Comment avez-vous vécu les choses ?
Aurore : au début je n’étais pas à l’aise, je l’étais sur le cadrage mais quand on a commencé à designer les ateliers, c’était plus compliqué, je ne voyais pas ce qui allait se passer, comment les gens allaient réagir, est-ce que ça va prendre, est-ce que ça va plaire ?
Les ateliers se sont bien passés, ça a bien pris, c’était rassurant.
Catherine : j’ai été embarquée, au point de dire « on ne peut plus faire des réunions comme on a toujours fait ». Dès le premier atelier, je suis partie dans l’histoire et j’ai trouvé que c’était vraiment très intéressant.
Sylvie & Pauline : on a vu que c’était quelque chose vraiment construit pour Aésio mutuelle, il y avait une bonne compréhension de leurs enjeux. On n’avait aucun doute sur la qualité et l’approche de la démarche. Nous le confirmons, c’est totalement personnalisé avec une vision long terme, pas juste un effet à un instant T. Ça marque les esprits positivement et c’est ce que nous voulions.
Qu’est-ce que « Destination Demain » a changé ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Aurore : je suis satisfaite d’avoir prouvé que techniquement on peut y arriver. On peut faire quelque chose de convivial et de dynamique sans passer par 12 000 applis différentes. Avec un grand nombre de participants, on a pourtant réussi à avoir de l’humain, et ces temps de parenthèses sont hyper importants pour la motivation et le bien-être. Je suis assez fière d’avoir déployé ces méthodologies avec Catherine sur d’autres types de réunions et d’ateliers.
C’était une belle aventure humaine avec vous.
Et les FA2D (facilitateurs internes de la démarche) qui ont accroché, ça, ça fait vraiment plaisir.
Catherine : il faut savoir se bousculer, bousculer une organisation et en retirer des bénéfices. Grandir et se faire grandir. J’ai appris beaucoup de choses et je suis ravie : j’ai appris une nouvelle façon de travailler, l’intelligence collective, et j’ai appris un petit peu la facilitation.
Toute la DRH a utilisé les nouveaux outils . Au fil des 4 ateliers, tout le monde savait utiliser Teams, tout le monde a goûté à une animation et à un travail collectif différents. Ça apporte concrètement à toute la DRH.
Aurore : Ça va s’ancrer dans le discours de preuve, il faut qu’on continue à travailler.
On a planté des petites graines qu’il va falloir maintenant arroser, c’est un processus.
Sylvie & Pauline : on se souviendra que ça a changé quelque chose chez eux [Aésio]. Coconstruire une marque employeur, c’est quelque chose que tu ne peux pas faire seul dans ton coin ; avec un état d’esprit différent, un petit souffle qui vient mettre de l’énergie là-dedans.
Nous leur avons dit [à la DRH d’Aésio] : vous voyez, c’est possible de travailler autrement et vous l’avez fait. La nouvelle DRH est ainsi exemplaire et a créé une nouvelle dynamique qui vient appuyer le positionnement de la marque employeur, on a en fait une force : la culture de l’engagement, du bien faire et du progrès.
Et la suite ?
Aurore : j’aimerais que l’intelligence collective soit quelque chose de basique, un automatisme. J’aimerais qu’en gagnant en efficacité, on perde moins de temps dans des sujets. Qu’on fasse confiance à l’humain et au collectif. J’ai toujours voulu faire ce genre de choses, ça m’a confortée dans l’idée que c’est là où on veut aller.
Catherine : Si on est une DRH avec un fonctionnement innovant, ça ne peut qu’avoir de l’effet. Cela ne peut qu’entraîner des façons de travailler différentes dans l’entreprise. C’est une nouvelle DRH, qui montre des choses sur les façons de travailler – pas seulement la gestion des salariés. Le développement des compétences, c’est aussi l’acquisition de nouvelles méthodes de travail.
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Merci à Aurore, Catherine, Sylvie et Pauline pour leurs témoignages qui nous montrent que derrière la transformation d’une organisation, il y a avant tout une volonté, des envies et des convictions.